Du sang sur la piste de danse

Un peu d’histoire

Nous sommes à la fin de l’année 96. Cela fait déjà un petit moment que la promo de l’album “HIStory” traine et que les singles tant attendus n’arrivent pas. Michael Jackson en conflit avec Sony tente aussi de répondre dans la précipitation à un contrat qui le tient lié avec la maison de disques pour un certain nombre d’albums encore à venir. Un code est alors jeté: BOTDF.

Ce qui devait être un maxi CD avec 5 inédits, sera finalement un album avec des remixes, plus facile à vendre d’après Sony. Il portera, comme c’est toujours le cas, le nom d’un des titres du disque: Blood on the dancefloor (et sous titré “HIStory in the mix).

L’albumBlood-on-the-Dance-Floor-album-cover Du sang sur la piste de danse

Dessinée par Will Wilson, la pochette de l’album représente un Jackson tout de rouge vêtu, se tenant droit sur un damier, dans lequel se reflète une ville qui dans le fond semble s’évaporer en cendre. On peut y voir là une certaine conception de témoin de Jéovah de l’apocalypse par le chanteur, à l’approche de l’an 2000.

Les premiers titres “inédits” sont en fait des morceaux composés au début des années 90 et qui auraient pu finir sur Dangerous. Ils ont été retravaillé, mais on peut entendre que musicalement cela a plus à voir avec l’époque de leur écriture.

L’ambiance est sombre, les sonorités chaotiques et les thématiques abordées sont certainement les plus surprenantes pour un Michael Jackson à qui l’on appose encore la naïveté de Heal the Word… Les 8 morceaux suivant sont des mixes de titres figurant sur le second disque de HIStory, pas tous des réussites!

Track List:

  1. Blood on the dancefloor: c’est le premier single et titre de l’album. Sur des paroles hachées, presque peu audibles, Jackson revisite le spectre de la femme dangereuse (Billie Jean, Dirty Diana, Dangerous), cette femme dont le seul contact semble être mortel! “She got your baby, it happened fast”, “every night stance is like taking a chance, it’s not about love and romance”… Il revient sur des valeurs que l’on a oublié, de ces mecs qui n’assument pas, de ces filles qui tombent enceintes, et de cette lame de 18cm (“seven inches in”) qui pourrait être une métaphore du SIDA!

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  2. Morphine: avec du recul, pour moi ce titre est un chef d’œuvre dans la discographie de Jackson. Loin des standards commerciaux, sous des sonorités dures et sombres, il aborde la dépendance au démérol (dérivé de la morphine) qu’il a depuis son accident dans les années 80. Alors que les couplets sont oppressants, le refrain est une libération. Cette opposition marque les différents états dans la dépendance. Le bridge lui chanté explore une scène d’hôpital ou centre de désintoxication, avec des sons empruntés au film Elephant Man.
  3. Superfly sister: le morceau est plus ancien. Les sonorités funky-disco font un peu passées. Le texte lui est des plus crus! Ici c’est le retour à la morale qu’exhorte Jackson! Entre les “filles faciles” ou ces gars qui couchent avec les mères de leurs amis, tout y passe! Rarement il n’avait utilisé un tel langage et des métaphores très explicites à faire pâlir plus d’un rappeur: “il a le bout chaud”, “un drible à doite, un à gauche, il file au panier”… Tout cela sans doute pour mieux parler aux jeunes auxquels il s’adresse!
  4. Ghosts: produit par Teddy Riley (BLACKstreet), le titre dans la continuité de HIStory, vient asséner quelques coups sur la presse à scandale. Car les “fantômes” dont il est question sont les paparazzi cachés partout, à l’affût d’un morceau d’information! “and there’s nothing I can see, ans I know it’s restless tune, because now it’s haunting me” Lassé, le chanteur utilise son art pour contre-attaquer encore… Le morceau sera la pièce angulaire du moyen métrage “Michael Jackson’s Ghosts” et un clip reprenant les images de ce film sera diffusé. En face B du single, c’est le catastrophique remix de History que l’on retrouvera!

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  5. Is it scary: Initialement prévu pour être un single, ou même servir la BO du film Addams Family Values, est produit pat Jimmy Jam et Terry Lewis (Scream). Le titre fait écho à la thématique du moyen métrage, en exploitant le côté fantastique pour mieux évoquer les “excentricités” dont on l’affuble. Un prélude au titre “Threatened” 4 années plus tard…
  6. Scream Louder (Flyte Tyme Remix)
  7. Money (Fire Island Radio Edit)
  8. 2 Bad (Refugee Camp Mix)
  9. Stranger in Moscow (Tee’s In-House Club Mix)
  10. This Time Around (D.M. Radio Mix)
  11. Earth Song (Hani’s Club Experience)
  12. You Are Not Alone (Classic Club Mix)
  13. HIStory (Tony Moran’s HIStory Lesson)

Certes les DJ choisis (Tony Moran, Todd Terry, Wyclef Jean…) sont bons, mais les remixes dénaturent tellement les morceaux d’origines, au premier rang desquels Money et This Time Around qui auraient dû être des singles, que c’en est insupportable! Il y a pourtant eu sur l’époque de HIStory d’excellents mixes figurant sur les maxi CD…

Quelques années après, reste la réussite commerciale pour Sony, avec l’album de remixes le plus vendu au monde, avec plus de 7 millions d’exemplaires, un record qui aurait pu être celui d’un mini-album conceptuel d’inédits…

Music review: Secret codes and battleships

secret-codes-battleships_thumb Music review: Secret codes and battleshipsParler d’amour est aussi compliqué que de transcrire des codes et la relation est souvent conflictuelle à bien des niveaux, car elle est avant tout le rapprochement de deux personnes qui ne sont pas semblables. Darren Hayes avec ce 5ème album se propose d’explorer plusieurs phases de la relation amoureuse et tente de poser des mots sur une musique pop tantôt enjouée, tantôt mélancolique, teintée d’électro…

I TAKEN BY THE SEA : L’album s’ouvre sur une ballade romantique. On se laisse tanguer au son des instruments. Il est ici question d’une rencontre et des incertitudes et questionnements du début d’une rencontre… 2 DONT GIVE UP: Les sons synthétiques déjà plus présents sur ce titre relance le tempo. Malgré la thématique de la séparation, le morceau est d’une positivité à toute épreuve, et la voix de Darren Hayes de s’envoler sur la fin du morceau… 3 NEARLY LOVE: Ici le doute est omniprésent. Aimer oui, mais cela peut-il suffire? Hayes prend conscience sur ce titre qu’il faut renoncer car ce n’est pas encore assez pour l’autre. 4 BLACK OUT THE SUN: Quelques accords, et la voix grave vient se poser. Darren Hayes continue d’explorer le vide provoquer par la séparation. La musique est forcément mélancolique, et noir, à l’image du texte: "paint the sky in black, love isn’t coming back"…"stop all the rain and poison the ground, love doesn’t want to hang around". Pour Hayes ce titre donne la couleur de l’album. Le titre a été enregistré le jour de la mort de Michael Jackson, et il y a transmis toute son émotion!  5 TALK TALK TALK: 1er extrait révélé de cet album, démarre sur des sonorités définitivement électro. le refrain résume à lui-seul l’objectif du titre. Martelé, le "talk talk talk" exhorte à la discussion et à l’expression de ce qui reste souvent non-dit dans la relation de couple. 6 BLOODSTAINED HEART: de sa voiximage_thumb Music review: Secret codes and battleships haut perchée, Darren Hayes évoque sur une ballade pop efficace, l’entrainement et la chute d’un couple qui n’a plus la force de croire et de renouveler la relation. L’amour est aveugle et il est prêt à suivre l’autre, malgré la chute ou les claques… 7 GOD WALKING INTO THE ROOM: réminiscence d’une relation cassée, le moment de rupture est douloureux, et Hayes évoque les souvenirs en usant du champ lexical de la religion, pour montrer combien sa relation était importante. Les accords de guitare viennent appuyer de temps à autres le chant. 8 HURT: sons de synthé qui introduisent le morceau, la voix entre, plus grave. Le texte plus original parle d’une personne qui n’aime pas, ou en fait a peur d’aimer, et qui préfère rejeter l’autre, plutôt que d’avouer ses sentiments. Les violons qui pleuvent sur le tout sont un petit régal. 9 ROSES: la ligne mélodique est tout d’abord presque indescriptible. Seul les percussions tels des battements se font entendre distinctement sur la voix. Le morceau nous invite tout simplement à profiter de la vie, des moments, et de ne pas passer à côté des choses, en gardant regrets et remords enfouis… "you can’t smell the roses when you’re gone… you’ll only get one life to get it right". 10 STUPID MISTAKE: Le son est rapide, entrainant, comme un tourbillon. Hayes avoue ses erreurs, sa conception erronée de l’amour qui l’a conduit à la rupture… 11 CRUEL CRUEL WORLD: sur ce morceau, on s’enfonce encore un peu plus dans la mélancolie… Hayes et sur un chemin de rédemption, au milieu "d’une ville d’étrangers" et compare la route à parcourir à un océan qu’il faudrait franchir  à la nage…  12 SIRENS CALLS: curieux morceau où l’on a l’impression que l’australien est accompagné de chanteurs corses… L’appel des sirènes, comme un appel à l’amour, la voix clamant des sentiments, face à des monstres et créatures venus d’ailleurs.

Et ne vous arrêtez pas là car selon les éditions, d’autres titres sont ajoutés! Sur la version DELUXE publiée sur iTunes, vous retrouverez le détonnant EXPLODE, Perfect,Tiny Little Flashlights, Nothing, Glorious (qui dure 6:18), et les versions Live! at The Attic de Talk Talk Talk et de Black Out the Sun