Bien sûr que comme nombre d’enfants de ma génération, j’ai été marqué par des vidéos de Michael Jackson. Pas celles de Thriller parce qu’à l’époque de mes 4 ans faire face à la “bébette rouge” comme le dira mon petit frère plus tard, ce n’était pas possible. Mais on y reviendra plus tard, car comme des millions de personnes Thriller restera une référence, un monument de la musique jamais atteint.
Non c’est sans doute BAD avec lequel j’aurais esquissé la carrière de Jackson., en 1987, et un film qui regroupera nombre de vidéos extraites de l’album, Moowalker. Ce titre BAD aurait pu être l’occasion d’un duo planétaire entre lui et Prince, et comme de nombreux projets qui auront gravité autour de lui, il n’aura pas vu le jour…
En pleine adolescence, l’album DANGEROUS sera pour moi une source musicale importante, celle des mouvements musicaux noir-américains avec le New Jack Swing de Teddy Riley, mais aussi de nombreux artistes sur lesquels les portes de Jackson m’ouvriront au fur et à mesure.
Car qui plus que lui cherchant la fusion et le croisement des genres a pu s’entourer de musiciens, ou susciter le respect et l’inspiration? On l’aura nommé sûrement à tord le “King of Pop” mais les médias ont aussi cherché une couronne couvrant tous ces genres de la musique de cette fin de 20ème siècle.
Ces combats et investissements l’ont souvent réduit à un chanteur de mélodies humanitaires. HIStory est pourtant un pamphlet tout entier sur les relations que nous entretenons avec les médias. Faut-il les croire, et lesquels croire quand ils trouvent encore plus intéressant de se focaliser sur lui que de dénoncer les problèmes du monde?
L’arrivée de cette album n’aura pas favorisé mes révisions pour le bac en 1995 ça c’est sûr… Entre un “Scream” dont j’entends encore les accords de guitare au milieu, à chaque fois comme si c’était la première, et des morceaux comme “Money” qui auraient dû être des hits, cet opus tient face aux désormais standards inclus dans le best-of.
Quel chanteur a pu parler de SIDA dans un texte métaphorique, Blood on the Dancefloor, qui donne furieusement envie de danser? Quel chanteur a pu aussi bien traduire la dépendance et les effets de la drogues que ce Morphine dont seul le refrain est un soulagement? Ce morceau Michael Jackson répété cette unique fois avant ton concert a résonné souvent cet après-midi du à Lyon le 25 juin 1997… Qui aurait pu encore me surprendre autre que ce Jackson avec un titre comme SuperflySister, dont les paroles feraient rougir plus d’un rappeur?
Car s’il y aura eu des singles célèbres (et Dieu sait qu’il y en a eu!), c’est encore aujourd’hui des titres comme Money ou Tabloïd Junkie que j’écoute, ceux-là même que le grand public ignorent, alors que les fans s’en régalent.
Il y aura eu des scandales, des histoires et des procès… Il y aura eu des doutes et des tentatives de retour. INVINCIBLE n’aura pas été un mauvais album, mais un moins bon pour Jackson. En fait avec le temps il se tient et il y a des perles comme le dernier titre Threatened, construit comme une plongée dans un épisode de série fantastique.
J’aurais espéré comme beaucoup je pense qu’un retour se ferait musicalement, un album, des musiques de quoi prolonger notre plaisir… Ce 25 juin c’est la fin d’une carrière bien remplie, d’une vie aussi. Et moi je continuerai à écouter cette musique, ta musique…
Probablement que la chanson de circonstance serait :
That’s the time you must keep on trying
Smile, what’s the use of crying
You’ll find that life is still worthwhile
If you just smile
Mais que dire d’autre ce soir que cela
Born To Amuse, To Inspire, To Delight
Here One Day
Gone One Night
Like A Sunset
Dying With The Rising Of The Moon
Gone Too Soon